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Lieux

Il n'est aucune raison de passer par là, les routes autour plus droites et larges permettant où qu'on aille d'y aller plus vite et sûrement. Pour aller là, on ne peut être que quelque touriste égaré, tant rares par ici que cela n'arrive pas ou si peu que tout le monde est vite au courant ; soit donc être d'ici, il faudrait dire de là, et y rentrer, rentrer chez soi, le plus simplement naturellement du monde une fois la journée de travail terminée ou, aussi et de plus en plus avec le mouvement qui a conduit à la désertification des campagnes, parce que l'on revient pour les vacances ou à l'occasion de quelque occasion justement dont le calendrier est empli, fête familiale, mariage, enterrement, moments dont on ne sait que dire sinon qu'ils conduisent à d'ailleurs venir, attraper un train, traverser le pays de part en part, arriver dans la gare curieusement posée au milieu du nulle part immense entre deux villes voisines se détestant, attendre l'auto de qui s'est dévoué pour jouer les taxis, suivre donc l'une des nationales qu'on quittera un peu plus tard en bifurquant après la petite ville qui est comme toutes les villes du coin mourante et enfin arriver quand on commençait à se dire que décidément ça n'en finissait pas cette route, ce tortillement, ces virages derrière lesquels sont d'autres virages.