Lieux #7
L'arrivée est très différente lorsque c'est par l'Est que l'on découvre les lieux. Par cette voie, ce n'est pas moins de trois routes qui plongent vers la cuvette de la vallée et arrivent au village presque sans encombre, deux depuis la plaine plate dégoulinant à perte de vue si on la voit d'en haut, ce qui n'est possible en fait qu'en s'éloignant jusqu'à ces villages rares posés tout en haut des collines avoisinantes jouant à être des montagnes mais ne trompant personne, l'autre, plus étroite, bien moins fréquentée, se frayant son chemin dans un bois qui est aussi un étang, du moins, en dissimule un, à moitié asséché la plupart du temps, envahi de roseaux et d'herbes hautes autant, principalement, le reste de l'année, comme si l'eau n'y voulait pas rester, un comble assurément mais ne semblant pas déranger la faune fuyante, immensément secrète, qui a élu domicile dans ce fatras que sont les rives, pour moitié, en fait, le bois qui trébuche dans une légère pente et arrive directement dans l'eau quand elle est là, la boue craquelée aux rides exagérées sinon.