Un demi-mort, un arbre, l'autre côté est même, je sais cela sans y aller — une vie y va aussi pareille ; seulement ta peau, seulement elle, à l'ombre du figuier.
Une mémoire de corps, un papillon, la parole silencieuse ; dedans il y a cette caverne et moi je suis dedans — le temps enfermé pour toujours ; ensuite je serai toujours présent avec toi.
Cette robe rouge comme ma nuit ; elle vient et c'est un navire qui passe ; les dernières tomates, patientes, par delà de la vitre.
Ces paupières de ciment qu'un océan bouscule ; je vais avec toi marcher jusqu'à demain, voir les trémières dormir.
Dehors rien ne concède ; mon secret tient ta bouche.
Pour faire strate enfin l'hiver ; s'il y a tes yeux je veux les reconnaître.
Aux lèvres du sourcier, son incommensurable ; j'emporte dix mille images et aucune ne parle.