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Une sorte de journal — 03 juin 2015

Une poignée de camées que je tiens dans ma poche et regarde à la dérobée pour me souvenir, personne n'y verra rien que moi, ce sont de ces bijoux qui n'ont de sens que pour celui qui les porte sur lui, j'en connais chaque relief, je sais pourtant que tout s'effacera avec le temps et moi ; des hommes et puis des femmes et puis des hommes et puis des femmes tombant tous dans la bataille quand d'autres arrivent en rangs serrés de plus en plus, cela ne suffit pas, la mort a les bras larges ; on serait entré de même manière dans une église puis l'océan serait passé dessus en laissant sur chaque peau quelque chose de lui, le goût des phares.