La crue des jours — un gris que l'on emmure ;
Je suis le rouge-gorge affairé comme jamais.
La crue des jours — un gris que l'on emmure ;
Je suis le rouge-gorge affairé comme jamais.
De citrons comme de pluies — un geste rouge laqué ;
Cette île que personne n'aborde
Je sais une mer oubliée de partout.
Ce goût poreux, un rêve
Pour la fratrie attachée à la roche.
Je parle pour toi dans un semblant vivant
Et des vendanges aux dents de vent.
Un ciel bleu comme miel
— je suis un merle noir.
Trois chevaux dans l'allée
depuis leur ombre en selle.
L'immense, le hameau vérifié.
Ma mâchoire d'osier,
une laborieuse,
son vol noir cinglant
— je suis une cueillette affranchie.
J'inscris le monde dans un cercle.
Le labeur des racines.
Rien que je puisse comprendre.
Une mémoire — dans le chemin la pluie
Et les fruits oubliés.
Je sais ton dernier arbre.
Cette course imaginée,
Le loin, le jour,
un souvenir décrit.
À mesure que je marche, mon chemin disparaît.
La pointe de la langue, la battue.
Je suis celui qui tombe dans une mer sans bornes.
Demain, c'est le jour d'hier — une cabane au-dessus du chemin,
Ma brasse dans l'attente.