Cinquante #29
Qui avait nom la vieille dame ma logeuse Mademoiselle Bonne où dans son vieil appartement rez-de-chaussée il y avait deux chambres en enfilade en location après la salle de bain qu'on partageait et où pendait des trucs et un filet à peine d'eau chaude je préférais aller aux douches municipales leur côté efficace cet homme très grand passant sans nul arrêt une serpillière et la petite femme boulotte gérant qui allait où et quelle cabine et puis le temps qui nous restait et moi dans la dernière arrivé là pour faire mon droit, ça n'avait pas duré, au bout de quelques semaines j'avais abandonné, les cours du soir dans l'amphi triste, les étudiants tous trop sérieux, l'ennui terrible des textes, les longues journées à guetter chaque soir que ça commence à regarder dehors le jardinet où l'on pouvait aller mais c'était plein automne alors rien pour donner envie, tout ça ne plaisait pas, je suis rentré fissa, j'ai souvenir des plafonds hauts, de me manger n'importe quoi à n'importe quel moment aussi, de traverser la chambre d'avant et comme mon voisin dormait tôt de l'entendre soupirer chaque fois manière de dire toi tu m'emmerdes mais que pouvais-je faire aussi, passer par la fenêtre pour pouvoir aller me coucher, j'y ai pensé et le temps a passé.
Le numéro je ne l'ai plus, j'ai retrouvé l'avenue avec le plan depuis dessus par cette mémoire étrange qu'on garde de la route qu'on prenait, qu'il fallait sortir là de l'autoroute et puis prendre le rond-point et ensuite l'avenue toute droite, je ne sais même plus la façade, mais c'était dans ce coin, les immeubles hauts je les parcours encore et je sais bien de même les promenades, la ville très belle et que j'étais finalement tout proche du nœud qu'est toute cité, du campus et des parcs, les quais de même je sais, il y a longtemps que je n'étais pas par là et c'est maintenant que j'y repense, retourner là juste pour marcher, à revenir dans son passé on se trouve des envies futures.