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Cinquante #22

Cette année-là deux Papes sont morts pour le premier j'ai appris ça dans la forêt qui cachait notre colonie pour l'autre de nom Jean-Paul 1er c'est venu juste un peu plus tard nous étions déjà de retour je ne sais quelle drôle d'idée m'était venue d'en être avant j'ai trouvé là tout ce que je déteste et maintenant toujours le bruit les rires obligatoires ceci de n'être jamais seul je ne suis moi que quand je suis tout seul ce qui me reste c'est des chants ânnonés très fort dans l'autobus aller-retour les mains battements automatiques les tables formica rouge les couverts gris éteint le bruit le bruit le bruit un fol ennui partout marcher dessous la pluie et dans les sacs les sandwichs tous trempés cette mie éponge qu'ils avaient les pâtes de fruits du goûter de quatre heures les jeux idiots de la grande fête les moniteurs sympathiques forcément sympathiques quoi qu'il arrive sympathiques l'un d'eux et sa jambe dans le plâtre la fois où quelqu'un lui a piqué sa béquille tout le monde de rire je n'ai toujours pas compris où se cachait le drôle je crois que c'est là-bas la dernière fois que j'ai joué à la pêche aux canards, cela ne me manque pas.

Il y a quelque part dans la montagne le bâtiment et sa grande cours, je n'en retrouve rien à part peut-être ce toit d'argent, c'est quelque part sous les sapins, au détour d'un chemin tordu comme quand on grimpe plus haut la photo des dortoirs je l'ai seulement très floue en moi mais des visages de ceux qui étaient là plus une trace maintenant, mais vraiment rien, cette année-là au moins j'ai vu dessous la pluie à quoi ressemblaient des myrtilles, elles poussaient au sous-bois, on nous avait montré aussi l'usage du peigne de la cueillette et son nom est riflette, cela m'aura servi à ça, de m'ennuyer autant l'année de la mort des deux Papes.