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Une sorte de journal — 08 juin 2015

Comme de bruit et de fureur, ce que je ne sais pas dire : des mots dans des brouettes qu'on pousse pour les verser au grand talus et rien de plus, revenir, recharger la suivante, marcher, la décharger, revenir, un tas haut comme ça et à la fin pas une ligne qui vaille la peine, seulement ce tas au moins haut comme ça, ce serait nous et la rocaille pour y tordre nos chevilles ; on a le long des avants-bras des marques sans sens qu'y laissent les rosiers ; c'est être vigie, et tout le temps guetter, et ne rien voir venir qu'un noir sillon collé là-bas à la limite de ce qu'on voit, on peut plisser les yeux, ce sera vain aussi ; ici cela suffit il n'y a pas une voix.