Une autre vie ailleurs — pagodes, pagodes, un rêve ; je suis toujours ma propre attente.

Toute une vie d'averses ; à entrer au passé je perds mes souvenirs — et marcher tout du long, bras à bras accrochés dans un grand jour de vent, un jour qui fait une nuit.

À fond de terre une machine comptant, silencieusement ; nous lançons dans le vide des livres sans savoir qui les ouvre.

Une poignée de mûres et toi ; j'ai attendu à la porte de ma maison ; ils exhument chaque pierre avec l'aube.

La frontière des nuages ; le frais des pierres ; ce que tu ne dis pas, je l'entends chaque jour — fouaillements. 

Dans un temps entassé et toi à même temps — un bagage de mots qui finissent par se taire.

Ma poésie est de plein lac et partout chaumes, chaumes — ton souffle va suspendre les nuages dans la colline.

De l'océan la tête ; nous plions nos espoirs avec nos draps ; couché tu vaques, dans l'été inconstant — une fournaise impatiente.

Qu'elle vienne à moi avec son regard-porcelaine et ses bras de varech ; c'est ne pas trouver temps d'aller chercher une écriture — abandonner les histoires qui nous font ; tu n'imagines pas à quoi je passe mes jours assis dans le jardin.

Le long c'est une sorte de loin à portée de la voix ; je pourrais aller là à marcher pour toujours — ce que j'emporte est à moi seul ; dans les taillis, la rivière à moitié.

Une aube verte, tes yeux — le buisson fait son mur ; ce serait la voûte d'un roman.

Je ne doute plus du dénouement, de la hargne du temps ; ce que je peux te dire, c'est l'âme de ce jardin — sa constance de chemin ; seuls nos liens justes demeurent.