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Une sorte de journal — 31 mars 2015

Il y a ce fil tendu qui est souffle d'attente — ne pas savoir quoi ni qui ni quand et même pas plus où, imaginer, faire scénarios de tout, savoir que rien n'arrivera jamais comme on l'avait imaginé, je le sais bien, j'expérimente cela chaque jour depuis toujours et chaque soir referme toutes les histoires, en est le point final, c'est une sorte de répétition, aux deux sens du mot ; je vous croise et nous ne parlons même pas ou seulement d'anodines choses, ce livre ou celui-là, et c'est cela qui fait mystère, de chaque côté on se regarde et quelque chose est dit qui ne tient pas en mots et entre il n'y a parfois qu'une table fine, moins que la longueur d'un bras, on reste de part et d'autre totalement immobiles mais pas dans le dedans ; pendant la nuit la terre toute détrempée fait par endroits un bruit très mince de flaque morte.