Cinquante #40
Seulement le préau ou quasiment et les colonnes rondes et l'ombre et la structure métallique censée porter les sacs mais toujours vide c'était tellement plus drôle de les poser en vrac en tas devant le numéro de la salle du premier cours sur le sol écrit en lettres blanches et puis on pouvait s'y jeter pousser l'un l'autre l'un des grands jeux avec les bagarres les crachats au plafond qui vous retombaient dessus sans prévenir les coups de poings aux cuisses béquilles que c'était donc nommé après cela on boitait pendant cinq minutes et la presse aux couloirs la presse au réfectoire ses longues table de six au fond tu ne mangeais jamais saqué la presse avant le bus la presse sans arrêt la presse de cette petite foule comme enragée les chahuts et l'ennui les filles qui passaient très lointaines je crois n'avoir parlé à presque aucune des quatre années restant de loin à juste les admirer avec mes yeux de merlan frit le seul endroit que j'ai aimé c'était la petite pièce avec les tables les livres aux murs il fallait demander dès le début au surveillant si l'on pouvait aller là-bas plutôt que rester là dans la grande salle de permanence et puis là-bas j'ai net souvenir au fond à droite, l'étagère dans un coin tassé, c'était la science-fiction, mon rayon préféré, pour tout le reste j'ai détesté être au collège.
Maintenant ils l'ont vidé reconstruit juste plus loin après le gymnase vert et blanc lépreux j'imagine les couloirs vides les salles le préau et le vent, les ombres par nous laissées, la cour que plus personne ne traverse jamais, les feuilles mortes qui courent, et sagement rangé derrière la ligne blanches, le temps qu'on a mangé attendant la sonnerie.