Cinquante #11
D'une sorte de pyramide jaune tubulaire j'ai la très vague image, et de son acronyme de trois lettres claquantes, aussi, je crois qu'ils ont construit cela juste quand j'étais dans le lycée tout proche, je ne suis entré là que par deux fois, la première soir il y avait concert c'était une sortie de lycée et du groupe je ne sais plus rien sinon qu'à une sorte d'entracte j'avais parlé quelques secondes avec le chanteur pour essayer de dire dans mon terrible anglais que j'aimais bien mais que le son était terrible et les basses toutes fermées it's great it sounds too loud une phrase comme ça son regard chevelu très effaré je l'ai encore et l'autre fois qui fonde ce souvenir il y avait quoi une sorte de foire littéraire j'étais venu avec un manuscrit dessous le bras n'osant même pas parler à la dame portant une maison locale d'édition j'ai attendu qu'elle tourne le dos pour déposer furtif l'enveloppe kraft sur son comptoir puis pour m'enfuir littéralement vous dire quelques semaines après elle avait pris la peine de m'écrire ce mot encourageant ce sont des gestes qui marquent je n'ai jamais oublié cela la preuve.
Le jaune est encore là mais l'acronyme a disparu c'est nom maintenant d'un politique dont il paraît c'est légende familiale que je l'ai attendu longtemps petit dans le village dedans le froid à sa venue seulement pour lui serrer la main parfois on se comprend même pas l'enfant que l'on était et pour le groupe je ne sais toujours plus qui ils étaient l'éditeur lui existe toujours du moins je vois sa présence web même si maintenant clairement je réalise que pour mon manuscrit il n'avait aucune chance et pas seulement parce que c'était de la mauvaise littérature.