La dispense #12
[...] Pour la pratique, il y eut beaucoup d'appelés, tous en fait, mais peu d'élus, les meilleurs d'entre nous réussissant vaguement à plier un peu la perche (une partie du secret des sauteurs, les vrais, ceux qui se hissent à des six mètres, reposant de ce que je sais dans cette courbure et dans ce qu'elle rend de puissance ensuite pour monter) et à monter d'un mètre ou deux, la plupart dont évidemment moi, parvenant, au mieux à sauter vaguement en l'air, au pire, à se prendre en retour un choc violent parce qu'ils avaient mal positionné la perche quand ils n'allaient pas aussi s'écraser contre le mur du fait d'une course d'élan trop rapide et d'un lâcher de la perche au moment crucial, quoique évidemment, peut-être bien, tout cela n'était qu'une sorte de cinéma que nous faisions histoire de rire, de compenser le mal-être que nous avions dedans nos corps par quelque andouillerie nous permettant de supporter ces moments-là, ces années-là, où tout était étrange, dehors comme dedans, alors et pour le dire ici, maintenant toujours.