Murs #21
(...) entourés remplacés d'une triple rangée de barbelés où erraient des êtres choses animaux dépenaillés ne semblant plus remarquer l'épouvantable indescriptible puanteur dans laquelle ils eux tout baignait à peine endormie par l'hiver se réveillant au printemps regagnant le terrain perdu face au froid en quelques jours imprégnant jusqu'à l'air tellement incroyablement forte qu'on finissait par l'oublier oublier qu'on marchait dans une immense charogne que les bâtiments tentes alignés étant en fait posés à même la chair pourrie d'une bête morte au bord du chemin au fond de la forêt les barbelés faisant ainsi une espèce de cage thoracique métallique au milieu de laquelle rien n'avait plus de sens...
... claquant des dents au moment de sortir de se vautrer dans la glaise des parois d'arriver en haut barbouillés de terre en bref de quitter ce bain improvisé plus sales qu'en arrivant l'eau en bas ne gardant traces que par quelques friselis s'estompant rapidement se fondant dans l'immobile parfaite glacée transparence qu'elle était...
... les maisons refermées sitôt les enterrements faits demeurant ainsi des années et puis des décennies figées dans le temps exact du jour de la fermeture de la porte les choses dedans ne bougeant plus ou alors seulement du dedans craquant grinçant au gré des saisons des pluies du toit estimant la résistance trouvant les failles s'y infiltrant finissant par franchir les derniers remparts s'étalant depuis les greniers jusqu'aux plafonds les grignotant suçant suffisamment pour qu'ils fondent s'effondrent sur les planchers de chêne sur lesquels venaient des champignons gris étales dans lesquels glisseraient les premiers à entrer à nouveau ici...