Murs #3
(...) qui avait fini par ne plus rien laisser derrière que des empilements branlants de pierres marquant encore mais à peine les lieux des maisons des fermes tout le village ressemblant maintenant à un tas de gravats immense qui aurait été laissé derrière par quelque géant ayant entamé puis abandonné sur un coup de tête des travaux dont on ne parvenait pas à comprendre ce qu'ils devaient être la route là-dedans dans ce maelström cheminant où elle pouvait suivant ce qui avait été son lit mais par endroits contrainte de contourner un effondrement s'enfonçant dans les décombres s'y perdant presque retrouvant par le biais d'une ouverture qui avait été sans doute une porte le chemin vers son propre chemin revenant à son tracé normal celui qu'on pourrait reconnaître des années après comme étant presque exactement celui du présent à croire que rien finalement n'avait changé ou presque que rien ne pouvait faire sortir la voie de son lit qu'elle était une sorte de fleuve revenant malgré ses débordements ses crues dans ce qui était le point exact où toutes les forces l'amenaient le village pouvant alors être vu avec ses maisons tel un chapelet d'îles d'îlots qui bougeaient à mesure du temps des constructions des démolitions celle-là cette fois relevant d'un massacre d'un nivellement obtenu à force de métal balancé depuis des altitudes où personne du village n'était jamais monté sur ce qui de là-haut devait ressembler à une carte d'état-major et à rien d'autre quelques carrés indiquant les maisons d'autres les champs au milieu une église la place et puis pas grand chose de plus et maintenant plus rien...