Murs #9
(...) jusqu'à ce que nous soyons emplis et que le monde dedans reflue et que nous sortant en nous cognant aux tables allions vomir nous vomir sortant de nous tout ce que nous pouvions appuyés contre le crépi gris de la cour semi-enclose qui sur le côté servait aussi de piste de quilles avait servi de ça puis le café ayant fermé comme tous les autres ne servant plus à rien le dispositif en bois destiné à ramener vers les joueurs les lourdes boules finissant par verdir puis se fondre dans un gris sans teinte puis pourrir puis s'effondrer un matin sans que rien n'ait prévenu que cela arriverait ce jour-là cet instant-là...
... et lui dans sa masure passant ses journées à on ne comprenait pas quoi on ne devinait pas quoi derrière ses fenêtres que les toiles d'araignées avaient rendues opaques l'histoire s'arrêtant quand un matin on le trouva comme ça dessus cette paillasse qui lui servait de lit mort comme ce n'était pas permis...
... les lieux maintenant méconnaissables les arbustes au-dessus desquels on sautait devenus presque aussi hauts que les bâtisses autour les murs effondrés relevés réajustés réalignés et le long desquels passaient les convois mortuaires maintenant motorisés faisant pourtant le même chemin...