Aller au contenu principal

Sais-tu (6)

Il souriait. Tu es tellement naïf que c'est quasi touchant, me lançait-il en reprenant dans ses mains larges les clichés, en les battant ainsi qu'il aurait pu le faire d'un jeu de cartes, et je savais que nous allions poursuivre la quête, notre dispute.

Nous reprenions, lui tentant de trouver une faille renvoyant la ville dans les limbes, moi le détail signant ce qui aurait été une espèce de victoire. Voilà, faisait-il en pointant du doigt cet immeuble tout de verre sur lequel s'accrochaient, étonnamment verts et réguliers, des arbres alpinistes, voilà qui en dit long sur ce rêve puisque les arbres ne naissent pas du verre. Me penchant, plissant les yeux, je cherchais cependant qu'il se renversait sur sa chaise, satisfait et certain d'avoir trouvé l'argument définitif. Pourtant, pourtant, tout était là, de ce que l'on imaginait de cet endroit qui finalement, pouvait dans nos imaginaires donner naissance à tout, et plus encore, et beaucoup plus encore.