Cinquante #13

C'est première fois dans la ville qui n'existe pas après le vol long l'atterrissage boum le pilote nous avait posés un peu rudement l'attente longue dans une sorte de tunnel où des agents cops douanes immigration je ne sais pas hurlaient et nous tassaient le long du mur il fallait laisser large un passage libre personne n'était passé personne ne bronchait et puis ensuite la salle immense où arrivaient tous les entrants longues files longues mêmes attentes fatigue sur les épaules cet sorte de bref interrogatoire pourquoi venez-vous aux USA où dormez-vous prise d'empreintes des mains welcome in USA qu'il avait fait tu parles pour l'instant l'accueil n'était pas top ensuite trouver une cabine appeler le numéro du loueur tomber sur une voix inaudible raccrochant recommencer même chose se dire on y va droit subway la longue traversée trouver l'appartement mais rien personne les valises de plus en plus lourdes se dire ce truc en ligne c'était peut-être une grosse arnaque envolés les dollars tenter encore le téléphone une autre voix vous n'êtes pas à la bonne adresse venez le gars parlait français en fait il l'était même deux rues plus loin c'était ok le temps de tout signer la nuit était tombée pour l'heure nous n'avions vu de tout Brooklyn que le métro feraille dessus la rue son bruit énorme quand il passait en ressortant ce gros taxi dans la nuit maintenant noire de bruits sirènes klaxons le chauffeur silencieux et d'un seul coup cela : Manhattan allumées de toutes parts des milliers de carrés blancs jaunes skyline fantômatique et en passant le pont, vraiment, cette impression inoubliable d'entrer dans une ville de science-fiction, dans un poster, dans l'écran d'un film fantastique — je n'ai pas réellement de mots pour dire ces quelques secondes de bascule.