Crash #11
" En principe, je ne devais rester sans support-avatar que quelques heures, un ou deux jours au plus : mon abonnement de virtualisation (fort coûteux) intégrait évidemment, en plus de l'opération de décorporalisation initiale, et en cas d'incident du type de celui qui, justement, avait provoqué mon crash, je cite, la mise à disposition immédiate d'un nouveau support dans la série et le modèle immédiatement supérieur à celui défaillant, avec redéploiement de la totalité de (moi), dans l'état de sauvegarde de (mon choix), vers la machine destinée à m'accueillir et à me rendre au monde physique. Par ailleurs, les assurances auxquelles je souscrivais devaient également couvrir tout aléa possible dans ce qui était devenu pourtant de nos jours une simple opération de routine, rien de plus compliqué que de changer de chemise dans l'ancien temps, celui des corps périssables, époque que j'avais suffisamment connue, avec la déchéance que c'était de se voir trahi par soi-même, pour ne pas la regretter une seconde. "