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Cuir #2

Cuir #2

" Il y avait eu quelques années auparavant ce film qu'à dire vrai je n'ai jamais pris la peine de voir, jamais pu alors, au moment de sa sortie, nous n'allions pas au cinéma que d'ailleurs il n'y avait pas à proximité, ce qui fait qu'à supposer que nous aurions eu l'envie — et comment peut-on avoir l'envie d'une chose dont on ignore quasiment l'existence—, il aurait encore fallu trouver un moyen de locomotion et donc, expliquer au chauffeur pressenti, dans l'espoir de décrocher son assentiment, déclencher ce mouvement de presse que suppose un départ soudain, imprévu, que nous étions disposés à passer deux heures vacants dans une salle obscure à regarder sur un écran géant des êtres de lumière jouer une vie inventée après que lui, le chauffeur, ait brûlé son essence, autant dire son argent, pour nous transporter à M*** ou S***, perdre son temps avec nous, puis revenir... "