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Oraison #6

Poussée la grille grinçant il y a cette grotte faite de bric de broc qu'avalent des plantes grasses basses lentes posées au sommet alors par la main qui montait l'édifice et qui depuis descendant patiemment vers le sol s'aggripant aux infractuosités recoins lançent en tous sens les filaments de leur survie sans tenir compte ou juste des saisons qui déroulent sur la vallée leur roue sans cesse recommencée et pour la grotte on en voyait faites pareilles mais toutes de fleurs piquées dessus des planches montées en abri temporaire le long des rues quand nous allions aux processions où je ne me souviens même plus enfant ce qui m'en reste est un brouillard dans les villages voisins je ne sais plus même la période et aux stations c'était le nom de nos arrêts les fleurs pleuraient perdaient partout des monceaux de pétales qui sur la route descendant faisaient tapis nous les foulant de nos pieds impatients les vierges là-dedans recouvertes blanches avec ce geste leurs mains tendues ouvertes douces aucune rudesse aucun béton de pierres aucune peut-être bien qu'une soutane passait par là et les porteurs dessous aussi cette grande statue qu'on promenait dedans la masse au-dessus d'elle une grotte mobile en quelque sorte la piété en mouvement...