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Chaises (v.3)

... laissant supposer qu'ils s'étaient assis quelques minutes pensant pouvoir parler et puis vider l'abcès mais non les mots étaient restés dedans les bouches comme des cailloux que l'on mâche et puis mâche sans parvenir à les avaler les cracher demeurant là lourds sur nos langues animaux morts animaux morts et eux ne se regardant même pas ne se voyant de toute manière pas les arbres immenses étaient comme peints c'est cela parfois l'on aurait presque pensé être dans une estampe dedans un rêve matière sans limite que le monde tout autour et eux à attendre quoi dans l'air qui devenait à mesure d'eux de plus en plus pesant de plus en plus glacé aussi puisque le soir courait du fond des bois pour recouvrir ce qui le pouvait être - étrange géométrie quand même, ce qu'ils oublièrent derrière.