Une fête n'a pas lieu ; je force l'oubli, en vain — tu es la mer toujours recommencée ; s'il ne reste qu'une phrase, ça suffira.

Une mare aux grenouilles folles ; personne ne regarde le temps, cette tempête de sable ; je ne sais ce qui tient le monde debout.

J'ai été peintre en bâtiment et j'ai caché mon visage sur un mur que la pluie lave parfois. J'aime visiter les églises vides. Je garde auprès de moi trois cailloux venus de trop loin. Je sais maintenant une mare aux grenouilles folles. Le chèvrefeuille est mon ami. #àMainLevé

— Daniel Bourrion (@dbourrion) June 14, 2019

L'écluse de nos terres — ce qui reste à genoux ; je suis ta silhouette ; un pique-nique silencieux.

Cette ondée de tilleuls ; je sais que dans tes mains revient l'été — la lime noire de l'orage ; ma lassitude d'enfant, ma source.

S'en tenir à soi-même ; je cherche mon visage et c'est le tien — ma bourrasque infinie.

Je pense aux jours après — le claquement d'un corps ; dans la rue une glace, toi et la porte fermée ; mon tout dernier souvenir reste celui d'une façade.

J'ai dansé quelque part dans le bush Australien, je n'avais plus mon pantalon. J'entendais dans la nuit des camions qui fonçaient. J'écris parce que je ne sais rien faire d'autre. Quand je sombre dans l'insomnie, je pense aux jours après celui qui me verra mourir. #àMainLevé

— Daniel Bourrion (@dbourrion) June 22, 2019