Aller au contenu principal

Temps

Temps

Le temps devenu un bloc dur lisse brillant dont nous ne pouvions voir rien malgré tous nos efforts pour en lire les veines, le temps à la surface blanche glacée, une sorte de givre sur lequel nous formions de petites notules dures et rondes d'un blanc plus gris profond qui fondraient lentement, se fondaient dans l'ensemble, finissaient par disparaître — il y avait derrière la maison un ruisseau sans nom gelant régulièrement mangé par une glace partant des rives, refermant le passage heure après heure, centimètre après centimètre, et l'on pouvait distinguer les strates horizontales du grignotage, lues elles remplissaient même fonction que les cernes dans les troncs des arbres en indiquant les âges, les teintes aussi variaient comme l'on voyait en transparence quand même l'eau qui coulait dessous, parfois un roseau était pris aussi encerclé il ne bougeait plus sous les heurts du vent