J'ai été Robert Smith
J'ai été Robert Smith
J'ai été Robert Smith une nuit, une soirée, dans l'un de ces chapiteaux mobiles qu'on croise encore parfois par ici et qui alors nous servaient de boîtes de nuit, de boîtes à boire bien plus sûrement, bien plus souvent, de boîtes à la castagne aussi mais pas pour moi, très peu pour moi cela, la meute, les coups de poings, les coups de pieds, très peu pour moi et pour cela, je passe mon tour, petite lâcheté.
J'ai été Robert Smith ainsi toute une soirée, mais cela s'avéra plus difficile que prévu – n'est pas un autre qui veut et puis ici quand même, à cet endroit, ce n'était peut-être ni le bon lieu ni le bon moment (le ridicule déjà ne tuait plus sans quoi sans doute que j'y serais resté dessous la toile du chapiteau et déguisé et ridicule dans mon accoutrement moi Robert Smith mais alors faux de pied en cap) d'autant que tout de même, je ne suis pas le vrai et que le vrai, sans doute, n'en a que faire, des autres lui qui dans ces temps quand même étaient nombreux même si ce soir-là, celui que je raconte, j'étais le seul.