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Un rêve, et Natalie Portman (The End)

Un rêve, et Natalie Portman (The End)

Il n'y a pas grand chose de plus que je puisse dire ici, qui n'est qu'un monologue né d'un visage reconnu au hasard des écrans. Je sais de longue date que nos visages viennent du creux du temps ; tous nos visages exactement viennent de là, et le mien comme le sien, et nous portons ces traits tirés dans le hasard, et nous ne savons pas d'où ils nous viennent, et pourquoi ils sont là dessus nos os collés. Le jour où j'ai reconnu Natalie Portman, je me suis demandé comment il se faisait que je retrouve ces traits dans ma mémoire et puis, je me suis demandé qui il y avait derrière. Pour la première question, j'ai oublié et c'est tant mieux, nos mémoires oublient tout, cela nous permet d'avancer. Pour ce qui est de savoir qui elle est vraiment, je n'en saurai jamais rien, autant parce qu'elle est qui elle est, que parce que nous ne savons pas nous-mêmes qui nous sommes. Là, je me dis que c'est peut-être pour répondre à cette question qu'elle joue à être une autre ; et que peut-être, c'est pour répondre à la même question que je joue à écrire des vies qui ne sont pas la mienne. Ce jeu ne sert à rien, ou presque. Quelques heures durant, quand même, j'ai cotoyé cette femme-là, j'ai fait ce rêve, qu'elle existait, et moi de même.