Sardinia #25
(...) et le bitume nous emmenant au droit vers cette chose bouche ville grande ouverte pour nous avaler nous avalant gobant d’un coup sans que rien vraiment ne marque finalement la limite entre l’avant le maintenant la terre la ville la skyline disparaissant d’un coup au moment précis où passant sous un pont ou un autre quelque part dans l’un des entrelacs rubans de route faisant sur l’écran du GPS embarqué des noeuds illisibles incompréhensibles on se disait qu’on y était disparaissant comme si elle avait été juste une illusion l’image de fin d’un film de science-fiction effacée d’un rideau nous alors errant d’avenues en avenues larges comme des tranches de pain et vides presque toutes pourtant c’était ce moment des robots humains entrant dans leurs bureaux sortant des bouches de métro de leurs autos par centaines de milliers mais rien la ville avalait tout ce ventre immense où nous étions aussi maintenant flottants garés enfin sur une sorte de friche au-dessus passait bruyant brinquebalant sur sa structure ses étais sortis du passé un métro gris et coloré tagué de bout en bout toutes les couleurs et nous dessous les yeux levés ...