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Grises

... du temps que les maisons étaient grises* grises de nous de vraies maisons de pierres de bois de fers entremêlés et puis posées telles des animaux indétrônables le long des rues qui partageaient la ville en presque autant de parts que nous étions dedans et gris et silencieux dans nos refuges à rideaux festonnés lumières tamisées sols parfaitement entretenus belles portes d'acajou conversations de demi-voix et pas feutrés et vies bien parallèles même si nous faisions nos pas de côté de ce temps-là qui maintenant est devenu comme gris aussi à mesure que nos peaux vont se fripant et nos rêves de même qui nous éveillent toutes les nuits et nous laissent pantois - qu'avons-nous fait de nous ?

* Julien Gracq, Lettrines 2
merci à