Murs #10
(...) plongeant le parc vers le fleuve là-bas qu'on ne voyait que des étages disparaissant derrière l'enceinte à mesure qu'on s'approchait restant à la fin juste de l'autre côté des pierres chauffées par le soleil brûlant nos oreilles posées contre la rumeur le mâchonnement de l'eau passant au travers l'eau peut-être elle-même non pas tant aux crues régulières que là pour nous désaltérer un peu avant que nous retournions errer sous les arbres sans plus savoir qui et quand où nous étions à force de médicaments d'attente de rien...
... découvrant un jour entre les planches leurs indiscrétions l'ombre animale d'une auto sortie tout droit des temps d'avant oubliée là massive silencieuse de tout son métal sa tôle noire quasiment avalée maintenant par les draps gris de la poussière qu'on voyait flottant encore lorsque le soleil s'immisçant découpant le monde en tranches allumant chaque grain osait entrer nous disait de faire de même et lui on entre et moi je ne sais pas et lui je crois que personne ne peut nous voir et moi de toute façon il ne passe jamais personne la porte fermée par une chaîne ne résistant pas vraiment...
... tellement haut que ça en devenait impossible et pourtant c'était là dans une ville avalant toutes les autres avec ses passés parfaitement visibles au milieu du présent comme des sortes de voiles soudain des cintres tombés...