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Traverser (v.5)

Qu’il suffirait de traverser la ville, le monde derrière, et prendre pour ça des trains dans des gares où hurlaient aiguillages, métal froid, et toi montant dans des wagons vides de tout et même de toi et là dormant secoué des cahots ou de tes rêves et t'éveillant quand d'un seul coup tout s'arrêtait et que tu voyais de l'autre côté une plaine pelée et sans limites, une plaine où le vent rendait fou, et toi te dressant et courant jetant ton sac et toi derrière sur l'herbe rase, et t'époussetant, perdu enfin, et que ça serait tout ?