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Vigne

... alors que nous allions la retaillant plus que nos barbes plus que nos cheveux la besognant et de chaque jour la relevant la renouant à ce que nous pouvions de rigueur et puis de tout ça en tirer une mauvaise sève un vin clairet et sec et âpre et toujours trouble quoi que nous puissions faire quoi que nous essayions en fait de filtre et qui gardait comme souvenir de nos sueurs qui était comme refrain de ça de la sueur laissée partout dans la vallée que nous buvions à peine sorti de ses barriques lourdes que nous cachions au fond des caves au fond des granges que nous buvions à peine craché des bondes ouvertes que nous buvions à larges lampées comme s'il s'était agi d'une sorte de nectar que nous posions dessus nos tables dans nos pichets que nous jetions dans nos estomacs pauvres déjà troués déjà pourtant bien mal au point bien chancelants à force de riens à force de trop de pas assez et qui mauvais nous rendait plus mauvais encore âpres nous-mêmes durs à la tâche et puis au gain gagne-petits grattant partout tout ce qui pouvait l'être tout ce que nous pouvions arracher à ce lieu pas fait pour nous pas fait même pour une bête ou alors une vilaine une crasse une méchante...

extrait de “ Nous “, en chantier

lord dingledongue (non vérifié) dim 30/08/2009 - 11:09

j'aime beaucoup ce type d'écriture très dense et qui fait appel à la simultanéité des sensations, idées etc. (je le perçois ainsi ...) j'avais tenté u ne écriture un peu semblable sur un de mes textes mais de façon plus abstraite (pourquoi toujours ramené à soi ? bien parce que c'est ça qui m'a frappé et pourquoi (se) taire , aussi
j'aime beaucoup votre blog d'écriture
lam