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Un rêve, et Natalie Portman (5)

Un rêve, et Natalie Portman (5)

Parfois aussi elle se promène et dans les librairies traîne ce bonnet jusqu'à ses yeux tiré pour n'être pas reconnue, pour être seulement une passante, une inconnue sur laquelle personne ne se tourne ou seulement parce qu'elle porte un sourire qui une fleur de printemps. Ces jours-là, elle n'est plus celle qu'on voit collée au mur ou sous les abribus, elle n'est plus une actrice, elle laisse ses rôles, ses chapeaux et ses écharpes sur le meuble clair dans l'entrée de l'appartement, elle ferme la porte et sort comme ça, juste comme ça, avec seulement elle à jouer et ce n'est rien, c'est juste être un tout petit peu ce qu'on peut, elle marche dans les avenues, je pense son pas très décidé, j'entends quasiment ses talons, elle avance vite toujours, je la devine vive tournant les immeubles hauts, elle est dans n'importe quelle ville et est partout chez elle puisque partout elle est déjà, elle ne ralentit que devant la vitrine pas plus large que ça, pousse la porte et entre, dessus sa tête ce sont de petites clochettes quand aucun visage autre n'hésite ni ne se lève vers celle qui feuillette maintenant au hasard, seul le libraire sourit qui sait ses habitudes, qui sait les livres qu'elle aime, là est leur grand secret, l'autre est bien moins de choses, que cette silhouette lentement déambulant est déjà une légende alors qu'elle a à peine passé ses trente premières années, dans ses yeux seulement, si l'on regarde on voit, il y tellement de siècles que c'est un chavirement.