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KO Computers — Aquarius

KO Computers — Aquarius

Donc, si je reviens à une chronologie classique, ce qui est venu ensuite, c’était bleu plastique mou. Bleu plastique mou, c’est la meilleure manière de décrire l’Aquarius, enfin pas toute la machine sans quoi je ne sais pas bien à quoi elle aurait pu servir mais le clavier, bleu plastique mou et puis d’un bleu corail presque fluo quand le reste de l’appareil était blanc et noir, il me semble. Bleu plastique mou, ça n’irait pas plus loin, parce que c’était l’époque où l’on voyait fleurir des appareils soi-disant révolutionnaires qui disparaissaient la semaine suivante et que celui-là faisait partie du lot, de cette frange dont on ne devait vendre que quelques milliers sur toute la surface de la planète et qu’évidemment, je parviendrais à me convaincre que c’était la machine de l’avenir jusqu’à m’apercevoir qu’en fait d’avenir, c’était quand même pas très évolué, ce truc auquel je tenterais malgré tout d’adjoindre un lecteur de cassettes magnétiques (oui, exactement, les mêmes cassettes que celles sur lesquelles on enregistrait notre musique et qui s’avéreraient aptes également à servir de stockage informatique pour peu qu’on les glisse donc dans le magnétophone qui venait se plugger au côté de l’Aquarius, lui-même, le magnétophone, coûtant sa propre fortune).

Ce bleu plastique mou, je l’ai toujours je crois quelque part dans une boîte quelque part dans un grenier, à moins qu’il ne soit plus que dans ma tête, vague image qui s’efface alors que dans mes doigts, j’ai toujours très exactement cette impression qu’on ressentait quand on tapait très vite les lignes de code nécessaires à faire s’animer quelque chose à l’écran, en l’occurrence, un jeu vidéo que j’avais commencé à programmer dans mon coin, un truc extraordinaire  (j’exagère un peu...) dans lequel un bonhomme fait de quelques pixels énormes et empilés passait de plateformes en plateformes.

Je ne sais plus pourquoi mon choix s’était porté sur cette machine alors qu’à la même époque ou presque, tout le monde se précipitait sur un truc nommé Oric et dont j’ai jamais réellement aimé le nom, ce qui pourrait bien être l’explication que je cherche : Aquarius, ça avait quand même une autre gueule, ça devait me rappeler l’Homme de l’Atlantide voire même me faire penser à Actarus, le personnage principal de Goldorak qui n’était plus vraiment à la mode mais dont je gardais peut-être une secrète nostalgie. Tu vois, on commence à parler de boîtes à processeur, on se retrouve en pleine psychanalyse.