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Sais-tu (9)

La nuit tombait, indifférente à toutes ces histoires sans fin, mais je poursuivais mon labeur alors que lui, le plus souvent, s'était levé pour aller s'étendre sur le sofa, quand il ne s'endormait pas tout simplement, quasi mort, la tête posée sur ses bras croisés, et le tout sur la table, me rappelant qu'il y avait quelque part, quelqu'un, de manière certaine, qui attendait.

A présent, c'était une pelote de tuyaux qu'il me fallait comprendre, interroger, dénouer, dans la blancheur quasi virginale de son labyrinthe. Du bout des doigts, patiemment, je suivais les méandres des tubulures, essayant d'en saisir les secrètes fonctions, mais je devais rapidement  reconnaître que je ne pouvais aller bien loin. De cette ville, je n'avais que des fragments, façon puzzle, et ce qui coulait dans ses veines me restait encore largement inconnu, interdit en fait, à croire qu'elle se refusait pour mieux s'offrir plus tard à qui prendrait le temps de la trouver non pas telle qu'elle paraissait être mais bien telle qu'elle était, une juxtaposition permanente d'impressions plus fugaces les unes que les autres.