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Vallée

(...) que nul ne traversait jamais parce qu'il n'y avait rien à traverser que quelques maisons faisant un tas entre les fourches des routes et des ruisseaux et qu'on serait passé là sans rien remarquer s'il n'y avait eu un panneau à l'entrée signalant le village le fermant quand après on sortait par là-bas la vallée n'ayant pas intérêt suffisant pour que quiconque s'y risque s'y engouffre et sans doute que ça n'avait pas changé depuis les siècles des siècles et que ça faisait de tout ça la vallée les maisons les chemins un peu la même chose que ce qu'on voyait lorsqu'on descendait des cimes et qu'on passait une partie du jour à onduler le long de la rocaille à descendre et monter et à voir de loin des maisons sur les pas desquelles personne jamais n'était un peu la même chose que ça un monde totalement complètement clos où tout le monde se connaissait tellement qu'on finissait par haïr copieusement chacun et que fatalement certains hivers c'était des morts qu'on retrouvait dessous les granges à sécher tous pendus comme des oignons sans terre.