Data-center

... jusqu'à ce que des groupuscules plus ou moins politisés, mais dont il s'avéra rapidement qu'ils étaient surtout intéressés par de - manière de parler - sonnants et trébuchants horizons, commencent à s'en prendre aux data-centers géants où nous avions tous à présent consigné nos mémoires, celles de nos vies et celles, presque plus importantes, des vies de ceux d'avant, nos pères, nos mères, nos amis disparus, mais pas vraiment, pas totalement depuis que nous enregistrions toutes nos traces, systématiquement, instantanément, dans ces lieux dont personne ne savait vraiment où ils étaient, comment ils fonctionnaient, et qui étaient passés sous contrôle du gouvernement mondial au milieu du siècle dernier au vu de l'importance qu'ils (ces data-centers) avaient fini par prendre dans l'équilibre du monde, et bien plus simplement, dans chacun de nos jours - ces menaces étant d'autant plus prises au sérieux que deux ou trois attentats aux données réalisés à petite échelle par ces groupes insaisissables avaient montré leur détermination, leur absence totale de remord ou d'humanité (leurs exactions passées ayant tout de même effacées totalement des milliers de tero-octets de souvenirs, d'images, de sons, de films personnels, d'enregistrements de sensations, ce qui revenait ni plus ni moins à faire disparaître, définitivement cette fois puisque les sauvegardes avaient été détruites en même temps, des centaines de milliers de personnes, comme cela, en une seule opération informatique dont les spécialistes de la sécurité responsables de la protection de cette mémoire humaine se demandaient encore comment elle avait pu être réalisée au mépris de toutes les protections mises en place...