Draps

(...) comme ces vies qu'on retrouvait entre les draps empilés par brassées glissées là oubliées là cachées peut-être là par les femmes qui confiaient ainsi au silence des armoires ce dont elles ne pouvaient pas parler ne voulaient pas se souvenir ne voulaient pas oublier et qui prenait figure de photographies de lettres de mèches de cheveux enroulées lovées dans des sortes de médaillons de dents de lait de rubans de tout de riens qui tombaient sur le sol quand on faisait le ménage d'après mort d'avant vente qu'on ramassait un peu inquiets de ce qu'on allait découvrir qu'on tournait retournait entre ses doigts sans vraiment comprendre ce qu'on avait exhumé