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Une sorte de journal — 01 octobre 2018

Le long c'est une sorte de loin à portée de la voix ; je pourrais aller là à marcher pour toujours — ce que j'emporte est à moi seul ; dans les taillis, la rivière à moitié.

Un demi-mort, un arbre, l'autre côté est même, je sais cela sans y aller — une vie y va aussi pareille ; seulement ta peau, seulement elle, à l'ombre du figuier.

Une mémoire de corps, un papillon, la parole silencieuse ; dedans il y a cette caverne et moi je suis dedans — le temps enfermé pour toujours ; ensuite je serai toujours présent avec toi.

Cette robe rouge comme ma nuit ; elle vient et c'est un navire qui passe ; les dernières tomates, patientes, par delà de la vitre.

Ces paupières de ciment qu'un océan bouscule ; je vais avec toi marcher jusqu'à demain, voir les trémières dormir.

Dehors rien ne concède ; mon secret tient ta bouche.

Pour faire strate enfin l'hiver ; s'il y a tes yeux je veux les reconnaître.

Aux lèvres du sourcier, son incommensurable ; j'emporte dix mille images et aucune ne parle.