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Visages maîtres

... qu'il avait donc fallu aller jusque là-bas, y rester, s'y retrouver pris au piège, pour se rendre compte que rien derrière ne retenait, que rien ne maintenait ensemble nos vies sinon cela, cette sorte de long tunnel où nous étions et dans lequel nous ne levions même plus la tête, tellement sourds à tout que nous laissions passer la trame des jours sans plus réagir que des morts - au mur, ce jour-là, des maîtres de mots nous regardaient creuser les tombes où nous allions déposer ceux que nous avions été avant, avant de vivre juste à moitié.