Danseuse
Nous disposions partout ces hélices triples brassant nos rêves toute la nuit et nous assurant de trouver au réveil un monde débarrassé des traces de nos agitations nocturnes.
Parfois, certaines s'arrêtaient de fonctionner sans que l'on parvienne vraiment à savoir ce qui s'était passé, quel rouage exactement s'était grippé, avait lâché. Brisées dans leur dedans elles restaient là absurdes dans ce geste figé de danseuse noire et comme dans l'attente sans fin du cauchemar qui viendrait les faire renaître.
A chaque fois, nous nous demandions ce qu'il advenait des songes de cette zone, qui s'en chargeait, qui les brassait, et nous passions sans nous tourner, emplis que nous étions d'une crainte aux bras trop morts.