Un brouillard probablement #12
Je parle de traque, de bête, à faire croire que je sais quelque chose de plus qu'au tout début. Que j'ai compris, fait le tour des interrogations. Que j'ai poussé cet animal dans ses derniers retranchements, contre une haie d'épineux qu'elle ne pourra espérer traverser et où maintenant acculée, le sachant parfaitement, elle tourne vers moi sa vilaine tête sans traits en attente de l'hallali que je vais finalement sonner.
Mais non. Il n'y a rien. La chose est invisible, inamovible. Sa silhouette, je ne la sais, pas plus son visage si elle en possède un. Pour moi, elle n'est que griffes, des hameçons qui une fois plantés ne peuvent être enlevés d'une proie déjà plus morte que vive.