Aller au contenu principal

Quatre

Quatre

Il y a eu quatre chiens mais le quatrième n'est qu'une ombre très floue, un vague, je ne sais s'il a vraiment existé ou si je le tire seulement à mains nues du fatras de mes rêves, de cette mare noire que nous portons dedans et moi tellement, je ne sais pas, et lui est là juste flottant dans l'os de mon crâne quand je me demande s'il n'était pas à celui de mes grands-pères que je n'ai pas connu, qui est mort bien avant que je naisse, qui a été tué je crois d'un coup de patte donné par une vache irascible parmi celles, deux ou trois, qu'il y avait dans l'écurie derrière la maison vide maintenant de tout et même de ses murs intérieurs (...)

extrait, texte intégral paru dans Europe, n°1082-1083-1084, juin-juillet-août 2019, pp. 324 à 327