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Roses

Roses

J'en compte trois d'abord et puis ils seront cinq quelques années ensuite dans l'étable que l'on n'aura pas agrandie pour autant parce que l'on pouvait pas, il n'y avait nulle place à moins d'ouvrir sur la droite et ça on ne pouvait pas, une histoire de bornage coupant la bâtisse basse en deux et donc il leur faudra se serrer tout contre les autres mais au début ce n'est pas grave, ils sont si minuscules, on va les chercher au tombée du soir dans la ruelle qui est derrière la rue tranchant en deux et tout de sa longueur le village, il faut prendre sur la gauche juste devant en contournant l'autre maison qui fait le bout de l'avancée, elle est vide maintenant depuis dix ou vingt ans ou peut-être même plus mais là-devant avant qui est alors vivait cette très vieille dame diaphane dont l'on voyait le soir la silhouette dans la chambre du haut lorsqu'elle refermait ses volets, elle semblait ne peser mais rien, qui descendait l'escalier du devant en serrant fort la rampe faite d'un tuyau de fer de couleur de ciel et c'est elle qu'on emmena dans un hélicoptère un jour qu'un tétanos tenta de la tuer, elle en revint riante mais la maison est vide maintenant, on ne vit pas toujours, et après la ruelle monte vers pas grand chose puisqu'elle est une impasse et sur la gauche il y cette ferme d'où provenait aussi le lait mais cette fois on vient pour autre chose, il faut passer les vaches, leur lourde odeur chaude, le bruit qu'elles font à mâcher et à chier...