Avec un seul R
C'est si vague souvenir. Le brouillard n'y est pas innocent. Partout, il efface nos traces, dehors, dedans, il entre dans nos têtes, maisons aux portes ouvertes, l'inopportun, hussard sans gêne aucune, n'hésite pas une seule seconde sur leur pas.
Tout a commencé avec un sempiternel voyage scolaire. La proximité aidait nos enseignants à choisir le but. D'océan, de plages où un pique-nique aurait été le bienvenu, de rouleaux rafraîchissants avec lesquels nous aurions été autorisés à jouer malgré tout sous une surveillance vite relâchée, il n'y avait point. Pour la plupart, nous n'en verrions les visages sans cesse renouvelés que beaucoup plus tard, devenus adultes. Les bords du monde nous étaient encore inconnus, nous vivions profondément dans le pays, quasi le milieu du continent déjà, quelque chose comme ça. Le ventre.