Alone - The Cure - La nostalgie déglinguée
The Cure vient de sortir le premier titre d'un album attendu plus que le Messie. Ce titre, Alone, me replonge directement dans le moment précis où j'ai entendu ce groupe pour la première fois, quand J'ai été Robert Smith, au lycée, il y a si longtemps.
De ce très court récit, j'ai tiré un scénario, le premier de ma vie, qui dort dans un tiroir.
Voici l'un des premiers plans. C'est assez mal écrit mais à ma décharge, c'est un scénario.
Quand j'écoute Alone, c'est cela que je revois. Exactement.
Et oui, on peut être nostalgique à 17 ans, et ne plus l'être à 57, mais se retrouver soi-même à 40 ans de distance, la nostalgie déglinguée.
Longs couloirs silencieux distribués autour d'un patio carré entièrement vitré. Des silhouettes solitaires ou de petits groupes chahuteurs parcourent les espaces. Les lycéens, des garçons uniquement, se calment avant de frapper aux portes numérotées, et d'entrer.
Lorsque les portes s'ouvrent, on distingue les salles d'études, des tables et des chaises alignées. Le bureau du pion au fond. Le long des murs, il y a des casiers individuels. Le calme règne dans les salles. Les garçons assis là travaillent à leurs devoirs.
Le travelling se poursuit dans les couloirs, arrive sur la porte ouverte du foyer de l'internat, porte donnant sur une immense pièce carrelée. On distingue une petite scène poussiéreuse au fond, sur laquelle s'entassent des éléments de décor un peu kitsch. De l'autre côté de la salle, deux baby-foots. Des lycéens l'entourent. Ils jouent bruyamment. Se bousculent. Se poussent. Se moquent les uns des autres.
Le long des murs du foyer, des fauteuils de couleur rouge ou orange sont disposés au hasard. D'autres lycéens s'y vautrent. S'occupent comme ils le peuvent. Lisent des revues telles que *Rock & Folk*, *Best*, ou des magazines consacrés aux voitures, aux motos.
Un groupe se lève pour aller fumer une cigarette dehors. Quand le groupe passe la porte, côté extérieur du foyer, dans le couloir, juste à côté de la porte, on distingue dans la pénombre une silhouette appuyée contre un radiateur.
Le groupe de lycéens s'engage dans l'escalier descendant vers la cour. Au passage, l'un d'eux appuie sur un interrupteur. Les néons qui clignotent éclairent la silhouette. C'est Boule à 17 ans. Rondouillard, cheveux longs pendants, visage renfrogné, les mains dans les poches de son blouson.