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Une histoire de riens #11

" Reste que je n'en ai rien connu, sinon ce que pouvaient en raconter quelques photographies entassées dans des boîtes à chaussures elles-même empilées dans quelque armoire ou les placards très communs dans les constructions d'après, construits en dur dans les murs même des maisons, prévus dès la construction, auxquels on rajoutait des portes dont on pouvait aisément croire qu'elles ouvraient sur d'autres pièces au sein de ces constructions d'alors, immenses, pleines de recoins et s'étalant au milieu de terrains herbeux sans fin sur l'arrière desquels poussaient des vergers d'abord impeccables puis de plus en plus touffus, mal entretenus à mesure que les propriétaires, vieillis, fatigués, ne parvenaient plus à en assurer l'entretien, mais qui finalement ne recelaient que des étagères épaisses d'un doigt, recouvertes d'un papier fleuri, surchargées d'un fatras, vaisselle de grandes circonstances, verres, bouteilles d'apéritifs oubliés, et donc de cartons affaissés au dedans desquels on trouvaient découpées dans des papiers de fort grammage, rectangulaires, aux bords parfois dentelés, de petites traces du temps... "