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Terreurs #3

Je ne sais rien. Je ne sais rien de tout cela, des tueurs de maintenant, de ceux d'avant, puisque tout cela est bien trop riche pour ma petite tête flottant dans le monde et le temps comme une barque molle sur le bras lent d'un fleuve, je regarde les visages, et ceux d'alors dans leur noir et leur blanc les posant loin de moi, et ceux de maintenant qui sont de même instant que moi et sont, les morts et les vivants, les assassins et puis toutes leurs victimes, les mêmes exactement, les mêmes regards, les mêmes sourires, les âges mêmes, je regarde leurs yeux, je ne sais rien de plus, je suis seulement dans une confusion, la même toujours et qui était déjà celle de moi jadis dans les années de plomb, je suis toujours dedans un monde presque illisible et que j'essaie de dompter en le parlant mais cela ne change rien, il est dehors bien pire que toutes mes histoires et déborde de partout, c'est un bitume gras s'étendant doucement et nous collant aux basques comme aux rêves, je vais de maintenant à mon passé et rien ne change, toujours le même bruit, la rage, je ne comprends plus rien et ne sais toujours pas ce qui, dans ceux qui sèment leur terreur qui devient toutes les miennes, les nôtres, est moi et n'est pas moi.