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Visages béton

... ces immeubles gris étrangement fixés au temps demeurés là tels qu'en eux-mêmes et encadrant le parc de leurs présences découpées au couteau - on passait à leurs pieds en levant lentement la tête en presque s'étourdissant de laisser nos regards glisser sur leurs façades toujours muettes en construisant de leurs visages leurs intérieurs (ce devait être toujours pareils toujours là-dedans un autre siècle une autre époque ce devait encore dedans la grande guerre froide et les voyages vers la Lune et les voitures dont on riait dans maintenant et les hommes hauts tous morts ou presque et c'était triste puisqu'on avait connu certains et ces jours-là où nous n'étions même pas nous-mêmes même pas nés même pas rêvés même pas rien - une vague idée et puis encore).