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noms propres | atelier 1

Rue principale mais forcément puisque la seule enfin on peut faire abstraction des quoi ruelles impasses quasi chemins qui parcouraient le bourg à croire quand même qu’il (le village) voulait presque se quoi hausser du col se faire ville il pouvait bien tenter de nous leurrer avec sa rue encore une fois toute principale de fait unique on ne nous la faisait quand même pas ;

Rue de la gare et là non plus jamais vu une seule gare pas un seul train ça aurait été chouette pourtant d’aller là-bas au bout du quai au bout de ladite rue pour attraper le premier train le premier loin mais non vraiment pas une gare - un chef de gare peut-être en allant vite en regardant dessus la haie en prenant ce vieux-là avec sa casquette avachie pour le mec au sifflet ;

Rue de T* et là juste le souvenir qu’elle tombait pile face autoroute tu parles du noeud bitume que c’était toute la journée voitures partout camions aussi ça vibrait tout et nous aussi mais tiens de l’autre coté elle allait où cette route de T* peut-être nulle part oh mince jamais poussé jusque là-bas si ça se trouve au bout il n’y avait rien ;

Rue O* et c’était sous les toits alors jamais rien vu d’autre que les nuages et sales et gris dans cette ville on aurait dit que tous les soldats tombés autour passaient leur temps à se gémir ;

Rue je ne sais même plus tiens c’est bizarre j’ai oublié mais je sais bien que c’était belle maison bourgeoise et puis qu’en face cachée là-haut c’était cette bâtisse jamais vue mais heureusement - dans celle-là celle d’en haut celle d’en face il y avait eu meurtres et de sang le père soudain quoi énervé et chirurgien ça a aidé avait passé toute sa famille sous son scalpel et lui après cinq égorgés ça faisait quand même mauvais genre je ne sais pourquoi en fait si de temps en temps je dormais mal à croire aussi que les enfants traînaient encore dans le quartier entre les murs les gosses même morts ça ne rêve pas.

Tiers Livre