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Chant acier

... maintenant une sorte de grosse araignée morte avec ses pattes lui tombant immenses tout le long de son corps et bien autour déjà les minuscules avant-gardes vertes qui annonçaient la vraie curée - nous passions tous régulièrement la voir s'effondrer lentement et ressentions mais en dedans ce que nous avions laissé brûler là sans réellement y prendre garde, nos vies, nos rêves, nos forces, le tout dans l'insouciance de ces années où nous pensions vivre toujours dans cet Eldorado au ciel pourtant plus souvent de mercure que d'océan et qui s'avéra finalement être surtout un grand tombeau, le nôtre, le sien.

photo : haut-fourneau U4, Uckange © Martine Sonnet